Projet «Kitunga ya Mama», un grenier de sécurité alimentaire pour la RDC.

Organisation des magasins généraux de vente des denrées alimentaires de base en RDC. Groupement d’intérêt économique (GIE) entre Global Resources Ventures sarl “GRV” et la Société d’Entraide Financière Sarl “SOCENFIN”. 

I. Projet. 

La construction et l’aménagement des magasins généraux alimentaires de proximité sur l’ensemble du territoire nationale constituent un moyen de d’accumulation des stocks des  produits de base pour les 26 provinces de la République Démocratique du Congo face à la crise alimentaire qui se pointe à l’horizon et les maladies pandémiques obligeant l’arrêt du travail comme le cas du Corona Virus appelé communément Covid-19. 

Le démarrage effectif nécessitera un capital initial de 373,7 millions de dollars sous forme de crédit partenariat public-privé dont l’échéance sera de 20 ans. Ainsi, le programme consistera premièrement en l’importation de l’étranger des produits alimentaires de base et le distribuer à travers un circuit de magasins généraux modernes crées par l’Etat. Il s’agit d’une urgence pour combler les déficits en provisions locales. 

Deuxièmement, il sera prévu la création de parcs, d’industries agro-alimentaires et pastorales pilotes dans toute la république afin de pallier au problème récurrent de la carence en nourriture en cas d’urgence ou de catastrophe naturelle. L’avantage sera de constituer des greniers agricoles pour l’autosuffisance alimentaire et d’éradiquer progressivement le cycle infernal d’importation massive des produits de première nécessité alors que le pays dispose des atouts majeurs pour nourrir facilement sa population sans tendre la main à l’extérieur. La cible pour ce projet concernera prioritairement les consommateurs finaux notamment les ménages, les individus ou les particuliers qui auront besoin de provisions exclusivement pour leurs foyers et non de revendre aux grossistes ou aux détaillants.

L’industrialisation du secteur agricole vient au point nommé au regard de la rareté des produits sur le marché, la précarité des routes des dessertes agricoles et la montée en flèche des prix sur les marchés. Ajoutée à cela la spéculation provoque la chute du pouvoir d’achat des consommateurs. Cette situation perturbe le plan de consommation dans la plupart des ménages qui éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner.

II. Contexte

Depuis plusieurs décennies jusqu’à fin 1990, l’Etat Congolais a toujours aménagé des magasins populaires et des services auxiliaires à travers les provinces pour pallier aux urgences alimentaires et sanitaires. Malheureusement la majorité de ces infrastructures ont subi des pillages successifs en octobre et janvier 1991 et enfin en janvier 1993, les condamnant ainsi au délabrement, à l’abandon et à la vendue anarchique aux enchères. L’Etat ne dispose plus de magasins de vente pour les urgences alimentaires ni des services appropriés. 

Aujourd’hui, le pays fait face à la crise sanitaire provoquée par le Corona virus qualifié de Covid-19 à travers le monde depuis le début de l’année 2020, ne laissant aucune chance aux opérateurs économiques à mener leurs trafics en marchandises pour ravitailler des centaines des milliers des consommateurs mêlés: grossistes, semi grossistes et consommateurs finaux. Les marges de manœuvres deviennent de plus en plus étroites et désespérées au regard de la vitesse virale accrue de ce virus et qui ravage partout des milliers des consommateurs à l’échelle planétaire. 

Pendant ce temps, le trafic de marchandises doit impérativement continuer pour éviter la rupture des stocks qui entrainerait farouchement une nouvelle crise alimentaire plus meurtrière que jamais.

Covid-19 à effet boumerang. C’est pourquoi l’Afrique en général et la RDC en particulier ne sont pas épargnés par ce double danger viral et alimentaire.

Au regard de l’impasse sanitaire grandissante et du phénomène de confinement contre le fléau accablant de maladie virale, le Congo a besoin de protéger et de nourrir plus de 94 millions d’habitants. Le ravitaillement dans les 26 provinces en denrées alimentaires de base paraît une nécessité aujourd’hui en complément aux médicaments produits à titre préventif ou curatif. 

Cependant, le revenu annuel par tête d’habitant avoisine près de 383 USD et le salaire interprofessionnel garanti en moyenne s’élève à 40 USD dans l’administration publique et à 85 USD dans le secteur privé.

Face à ce tableau sombre, la population congolaise aura du mal à se nourrir sans compter les autres besoins tels que la santé, l’éducation, le transport, la communication et le logement pour ne citer que ces cas.

Le budget des ménages au bas de l’échelle, selon les données économiques récentes  renseignent que pour nourrir un ménage congolais de 8 personnes, la ration journalière réelle  doit être de 40 USD à raison de 5 USD par personne. Le Produit Intérieur Brut de 36 milliards de dollars représente annuellement à peine 383 USD par habitant devenue très dérisoire suite à la mauvaise conjoncture. 

L’importation des produits alimentaires et l’amélioration de la production agricole et pastorale à travers les industries agroalimentaires et pastorales s’avèrent une urgence actuelle. L’Etat devra avoir l’obligation de satisfaire aux besoins de la population en rééquilibrant tant soi peu, l’offre et la demande des biens sur le marché criblé de déficits chroniques en produits de base.

III. Objectifs 

III.1 Objectif général 

L’intensification des trafics des marchandises sur toute l’étendue du territoire national et le reste du monde est l’une des voies pour créer des stratégies d’import-substitution en matériels et équipements agricoles. Cet objectif permettra de relancer l’industrie agro-pastorale de grande envergure dans notre pays avec une grande opportunité de création de valeurs ajoutées et de réduire le cycle infernal d’importation de l’étranger. 

III.2 Objectif spécifique

– Créer et organiser les grands magasins généraux de distribution des produits vivriers dans le cadre d’un partenariat public-privé dans les 26 provinces.

– Ouvrir de grands trafics permanents et synchronisés notamment les trafics portuaires, frontaliers, fluviaux, lacustres et routiers 24 heures sur 24 dans les 26 provinces en produits de bases à travers les corridors ci-après :

• Corridor de l’Ouest avec une sortie vers le port de Matadi et le poste frontalier de Lufu afin de ravitailler les provinces de Kinshasa, Kongo Central, Kwilu, Mai-Ndombe, Kwango, Equateur, Tshuapa, Nord et Sud Ubangi et Mongala avec 4 ports relais et nœuds des trafics à savoir : Matadi voie d’entrée et de sortie de la RDC vers l’extérieur, Kwilu, Inongo, Mbandaka et Bandundu voies d’interconnexion et de transbordement route, rail, cours d’eaux en interne.

• Corridor du Nord-Est avec deux voies de sortie et d’entrée au poste frontalier entre Ituri et l’Ouganda par Aru et un autre poste frontalier avec le Sud Soudan par Ari-Wara afin de ravitailler les provinces de la Tshopo, Haute et Bas-Uélé et Ituri avec le port de Kisangani considéré comme relais entre les corridors et l’Est et de l’Ouest sans ignorer le port riverain de Mobayi Mbongo entre Nord Ubangi et la République Centrafricaine.

• Corridor d’extrême Est avec trois voies d’entrée et de sortie frontalière Kasindi, Bunagana, entre le Nord Kivu et l’Ouganda, ensuite Rubavu I et II entre le Nord Kivu et le Rwanda encore Ruzizi I et II entre le Sud-Kivu et le Rwanda, en outre Kamanyola, et Katumba entre le Sud Kivu et le Burundi en joignant le Maniema enclavé et la frontière de Kigoma entre Tanganyika et Tanzanie.

• Corridor du Sud-Ouest avec trois voies de sortie et d’entrée, le Port sec de Kasumbalesa entre Haut-Katanga et la Zambie, le poste frontière de Dilolo entre Lualaba et l’Angola, le poste frontière entre Kamonya et l’Angola pour desservir d’autres provinces du Grand Kasaï, Sankuru et Haut-Lomami. 

– Refinancement des activités agro-industrielles dans toutes les provinces pour créer l’autosuffisance alimentaire comme l’une des conditions d’un développement socio-économique et industriel.

IV. Justificatif 

IV.1 Pénurie des denrées alimentaires et baisse de la production manufacturière 

A. Pénurie des denrées alimentaires 

La création des industries agroalimentaires se justifie par l’évolution de la production vivrière qui démontre une variation positive du taux de croissance moyenne de 1,74% qui témoigne d’un déséquilibre accru entre la variété des produits avec une forte domination des racines et tubercules à 67,32%. Par rapport à l’effectif de la population estimée à 94.830.178 habitants, la production moyenne durant toute la période de 5 ans se chiffre à 57.471 tonnes représentant 1,65 tonne par habitant soit 0,14 tonne par mois. Par conséquent, le besoin de construire des parcs agroalimentaires se fait sentir afin de constituer l’une des solutions pour combler le déficit agricole. 

Tableau n°01 Evolution de la production vivrière et manufacturière

B. Baisse de la production manufacturière 

Personne ne peut concevoir qu’avec les atouts naturels favorisés par le climat et la fertilité du sol, le Congo ne soit en mesure de ne produire que des quantités assez faibles avec toutes ses entreprises manufacturières et de prétendre nourrir plus de 94 millions d’habitants. A titre indicatif, rien que pour l’année 2019, le pays n’a produit à travers ses usines que 89.000 litres de lait pasteurisé, 20.675 tonnes de maïs, 21.876 tonnes de froment, 223 tonnes de riz décortiqué et 2.103 tonnes de poissons dans les lacs. Combien de personnes ont elles alors bénéficié de cette production dramatique malgré le taux de croissance positif ? Voilà pourquoi, la création des industries agricoles dans toutes les provinces sera l’une des priorités pour effacer ce tableau sombre des statistiques agricoles et d’élevage.  

Tableau n°02 Evolution de la production manufacturière agricole

IV.2  Faible taux de croissance  de la production d’élevage 

En estimant que les mêmes causes produisent les mêmes effets, le secteur de l’élevage accuse une variation lente de la production avec un taux de croissance moyen de 0,60%. Les activités de volailles dominent à 71,79% sur l’ensemble du secteur avec une moyenne annuelle de 28.543.000 têtes. Encore une fois, les parcs agro-industriels et pastoraux représenteront un véritable baromètre de régulation et de rééquilibrage du secteur de l’élevage pour donner une nouvelle image de l’agriculture à l’échelle de 20 ans d’exploitation. 

Tableau n°03 Evolution de la production de l’élevage et de la pêche

IV.3 Parts des secteurs de l’agriculture, élevage, pèche et chasse dans l’économie

La contribution de l’agriculture dans l’économie est assez faible au regard de l’évolution des données dans le tableau ci-dessous. Malgré le taux moyen de 18% des importations, il n’en demeure pas moins que le secteur agricole accuse une baisse de sa contribution au niveau du budget de l’Etat, des exportations et dans le PIB. D’où l’importance de changer le mode de production agricole par son industrialisation avec de nombreuses chaînes de valeurs escomptées pendant au moins 20 ans grâce à un investissement de 373,7 millions de dollars.

Tableau n°04 Contribution de l’agriculture dans l’économie en %

IV.4 Rééquilibrage des importations et des exportations en denrées alimentaires 

La RDC traverse depuis plusieurs années une véritable impasse au niveau de l’exportation des produits vivriers. Elle consacre plus ses efforts sur les quelques produits pérennes tels que le café, thé, huile de palme, bois, coton, sucre etc. Il y a une quasi nullité des produits vivriers exportés. Par contre sur les importations, le pays a déboursé en moyenne plus de 2,34 milliards de dollars dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la chasse y compris l’achat des matériels destinés à l’agriculture, soit 19% de parts. Cette situation témoigne à suffisance de la difficulté de l’industrie congolaise à relever le défi sur la balance des paiements. L’arrivée des nouvelles industries agricoles permettra de corriger ces déficits chroniques. 

Tableau n°05 Déséquilibre des denrées en millions de dollars Us

IV.5 Enorme potentialités naturelles, environnementales et humaines

La RDC est un véritable sous-continent de plus de 2,345 millions km2, où s’érigent des potentialités naturelles, environnementales et humaines pour créer de multiples industries agricoles convergeant vers le développement socio-économique et industriel. En effet à titre indicatif, voici quelques atouts majeurs :

  • Le Congo conserve dans le calendrier agricole entre 9 à 11 mois de saison de pluie et 1 à 3 mois de saison sèche avec 1300 à 2300 mm de pluies sur toute l’étendue du territoire national. Toutes les cultures pourront favorablement pousser sans équivoque.
  • Absence de terres désertiques et les sols sont d’une fertilité sans précédent.
  • Le sol n’a pas besoin d’engrais chimiques pour développer l’agriculture et lutte avec acharnement contre les parasites et autres prédateurs des champs et plantations.
  • Les espaces sont suffisamment larges pour l’agriculture extensive et l’élevage à grande échelle, l’aquaculture et la pêche moderne. Ces espaces sont disponibles sur près de 70% du territoire national.
  • Les eaux coulent dans toutes les 26 provinces grâce aux lacs, rivières et fleuve qui sont fortement bien cotés en potentialités de poissons et minerais à travers le monde.
  • La température avoisine entre 17 et 33°c et est favorable aux cultures saisonnières.
  • Le pays dispose de deux fuseaux horaires qui peuvent facilement permettre d’élaborer le calendrier agricole.
  • La main d’œuvre agricole et rurale est en abondance bien qu’elle soit sous qualifiée et vit à 80% paisiblement dans les villages. Il y aura possibilité de la recruter et de la former. 
  • Le pays regorge de plus de 144.564 Km de routes de dessertes agricoles bien qu’elles soient à 80% non bitumées. Elles serviront sans relâche à l’évacuation des productions dans les parcs agro-industriels et vers les centres de consommation.
  • Bien que le problème de l’énergie hydroélectrique et thermique se pose avec acuité, le réaménagement des mini-barrages et l’utilisation de l’énergie solaire seront mis à profit. 
  • Les moyens de transports des marchandises et des équipements seront assurés par les nombreuses voies routières, fluviales, aériennes, lacustres et ferrées. 

2ème ETUDE DE FAISABILITE


II.1 Organisations des opérations de ravitaillements 

II.1.1 Signalétiques 

  • Capital d’investissement en parcs Agro-industriels : 373.738.180 USD 
  • Taux d’investissement en 20 ans : 5%
  • Garantie : Gestion du patrimoine du projet pendant 20 ans par les bailleurs de fonds.
  • Bailleurs de fonds : Partenaires Financiers & Techniques Etrangers et le Gouvernement de la République à travers une cellule d’urgence de la Présidence de le République.
  • Partenaire : GIE STT-GRV pour la gestion des opérations courantes.
  • Apports des partenaires Etrangers :  Financement, Transfert de Technologie et prestation de services en sous-traitance.
  • Nature du contrat : Consortium.
  • Durée du capital initial : 240 mois et soit 20 ans.
  • Annuité du capital investi : 18.686.909 USD 
  • Main d’œuvre administrative et technique : 995 agents.
  • Main d’œuvre des magasins et entrepôts : 5.250 agents.
  • Nombre de succursales et agences administratives : 145 
  • Nombre de bureaux administratifs et régionaux : 26 
  • Coûts des matériels et des équipements : 108.138.180 USD 
  • Tonnages des marchandises locales en 20ans : 595 665 361 tonnes.
  • Chiffre d’affaires après 20 ans : 3.872.716.050 USD 
  • Modes de passation du marché des transports : appel d’offre national et international.
  • Gammes des denrées : Céréales, farines, sucre, thé, viande, volaille, oeufs, poissons, sels, épices, huiles, lait en poudre, jus, boîtes de conserve, friandises, etc.
  • Types des denrées : périssables, non périssables et non-avariées
  • Principales sources des importations : Asie du Sud Est, Afrique, Amérique du Nord et du Sud et Union Européenne.
  • Modes d’acheminement des denrées en province: Transport multimodal de transbordement des voies : fluviales, ferroviaires, routières, lacustres et aériennes.
  • Assureurs : Compagnies maritimes internationales des fournisseurs de denrées.
  • Armateurs : Compagnies nationales, locales et étrangères. 
  • Mode de conservation : Entreposage à sec et congélation. 
  • Points de vente des denrées : 1.944 magasins et 216 entrepôts.
  • Tonnages annuels par magasin : 15.322 tonnes.
  • Tonnage annuels par entrepôts : 137.886 tonnes.
  • Circuit de distribution : 4 corridors de l’Ouest, Est, Sud-Est et Sud-Ouest répartis dans les 26 provinces avec plusieurs voies de sortie vers l’extérieur.
  • Canaux de distribution : Camions, bateaux, train-marchandises, baleinières, avions cargos, barges à gros moteurs.

II.1.2 Dispositions pratiques 

A. Investissements 

Tableau n°06 Coût d’investissement global en dollars Us

 

Fig n°01 Coût global d’investissement en %

B. Prévision des provisions aux amortissements 

1. Dotation aux amortissements et aux provisions des équipements et matériels 

Annuellement, il sera prévu une dotation aux amortissement et provisions des équipements et des matériels pour garantir le renouvellement au cours de la durée d’investissement et au-delà de cette période de 20 ans pour un montant de 3.958.526,30 dollars.

Tableau n°07 Dotation aux amortissements et provisions

2. Frais financiers de l’appel d’offre 

Compte tenu de la longueur du projet étalé sur deux décennies, les bailleurs donneront les mesures de remboursement du capital sous forme de crédit sans le taux d’intérêt, mais garanti par les équipements et le matériels d’usinage des parcs agro-industriels en ce compris les concessions jusqu’à l’échéancier de l’apurement de ce crédit d’environ 373.738.180 USD. Le remboursement de tous les 5 ans équivaut à 93.434.545 USD à raison de 18.686.909 USD par an. 

Tableau n°08 Frais financiers en dollars Us

C. Répartition des ravitaillements par corridors et par population 

Tableau n°09 Ravitaillement annuel en denrées alimentaires

Le ravitaillement des corridors n’est pas exécutif, il variera en fonction des mouvements migratoires des populations et de la conjoncture socio-économique et politique. Cependant le corridor Ouest aura 44,54% de parts de marché par rapport aux autres provinces suite au regroupement de la population des 8 provinces. Par ailleurs, certaines populations pour des raisons culturelles, environnementales, biologiques et sanitaires pourront ou pas  s’approvisionner dans les magasins publics. Elles auront plusieurs choix, mais l’essentiel pour ce projet est de rompre le phénomène récurrent de rupture des stocks provoquant la spéculation sur les prix pendant la période de crise.

D. Coûts des Gammes des denrées de base par tonnage

Tableau n°10 Répartition des denrées de base en dollars US et en tonnes

Le coût d’importation des denrées comprend les prix d’achat et les frais d’accessoires d’achat y compris les charges de la logistique et de transport. Par contre sont exclues, les charges de droit et taxe à l’importation pour raison d’exonération par l’Etat. Les coûts des certaines denrées de base pourront éventuellement varier en fonction du volume d’importation et de la demande interne. L’Etat concentrera les approvisionnements en produits spécialement non périssables. Les autres denrées concernent la margarinerie, la confiserie, la chocolaterie, la charcuterie et les jus des fruits, etc.

E. Déploiement des magasins et entrepôts

Tableau n°11 Dispatching des magasins et entrepôts par corridors

La répartition des magasins et des entrepôts ne sera pas fixe au cours de la période de livraison des denrées. Elle subira des modifications en fonction de l’offre et de la demande mais également de la concurrence. 

F. Mobilisation des ressources humaines 

a) Comité de gestion 

Tableau n°12 Répartition du personnel Administratif et technique

b) Equipe d’appui et d’assistance technique 

Tableau n°13 Effectif des forces de vente

c) Main d’œuvre agro-industrielle

Tableau n°14 Effectif de la main d’œuvre des parcs

II.2. Principaux dispositifs des trafics 

II.2.1 Intrants 

Tableau n°15 Principaux intrants de distribution des denrées en dollars Us

Pour plus de commodité et de prévoyance contre le risque dans les opérations de distribution, le déploiement suscitera absolument au moins 7,57 millions de dollars. Les produits devront arriver à destination en fonction des préparatifs des intrants au regard de l’étendue du territoire national à la dimension d’un continent.

II.2.2 Mesurage des denrées importées par catégorie 

Tableau n°16 Mesures des denrées alimentaires

Tableau n°17 Répartition des denrées de base en dollars Us  et en tonnes

Dans le cadre des importations en gros au prix d’usine, les coûts varient à la baisse ou à la hausse en fonction du volume des importations y compris les droits et taxes sur la valeur ajoutée. Par conséquent, le volume des importations durant toute l’année sera de 3.403.675 tonnes pour lequel l’Etat devra débourser au moins 86.463.200 USD pour acheminer les denrées jusqu’à destination. 

II.2.3 Potentialité du ravitaillement par ménage

Tableau n°18 Ravitaillement d’un ménage de 8 personnes

Toute chose restant égale par ailleurs et dans le mécanisme de la recherche des denrées alimentaires équilibrées et assurant une bonne santé pour le bien-être social. Un ménage de 8 personnes doit normalement être ravitaillé au moins de 6,03 tonnes soit 603.000Kg par an à titre de ravitaillement bien que ces denrées ne soient pas consommables chaque jour avec une moyenne de 3,02 tonnes. 

L’effectif de la population est de plus de 94.830.174 habitants et compte par ménage 8 personnes, soit un total de 11.853.772 ménages. Par conséquent, le ravitaillement potentiel des magasins se chiffre à 71.435.573 tonnes par an et la moyenne de quantités à consommer par l’effet des goûts et des habitudes alimentaires des ménages, suscite de ramener ce volume à 35.517.787 tonnes. Ce résultat d’estimation indique que le Congo est encore loin de satisfaire au moins 50% de la population actuellement. 

II.2.4  Réévaluation des prix des denrées par regroupement des denrées

A. Hypothèse 

  • H1 : les aliments de base concernent les céréales, viandes, poulets, volailles, fretins et poissons.
  • H2 : Les ingrédients et les assaisonnements regroupent les huiles, le sucre, le sel, les boîtes de conserve et les épices traitées et conditionnées.
  • H3 : les aliments légers se rapportent au lait en poudre, liquide et concentré, thé, café et friandises.
  • H4 : le Prix d’Achat (PA) des denrées se calcule par la multiplication du prix moyen par tonne (PUM/Tonne) et le volume des produits importés.

Tableau n°19 Regroupement des produits importés

B. Ventes des denrées alimentaires importées 

Tableau n°20 Prévision des recettes

Etant donné que la vente des produits de base n’est pas un fait de concurrence, elle ne concerne que les ménages et les particuliers et pas les vendeurs ou commerçants dans les strictes rigueurs des mesures de l’équilibre entre l’offre et la demande. Le prix de vente de la tonne sera celle de l’achat y compris les frais accessoires d’achat à l’importation. Cependant les prix de détail dans les magasins seront fixés par les services appropriés. Avec 3,4 millions de dollars d’importation, il sera probable de réaliser au moins 306,7 millions de dollars au bout d’une année. 

II.3 Exploitation des plantations et fermes agro-industrielles et pastorales 

II.3.1 Plantations agricoles, élevages, pèches et aquaculture 

L’objectif ultime est d’arriver à créer une minoterie de farine de maïs et de semoule à grande échelle alimentées par des plantations mécanisées dans les 26 provinces. Les options à mener sont les suivantes :

Tableau n°21 Prévision des investissements en dollars Us

La production agro-industrielle et pastorale pourra se déployer sur une superficie de 83.360 hectares dans un premier temps dans le cadre de l’expérimentation de la mécanisation du secteur agricole et pastoral avant de s’élargir davantage sur toute l’étendue du territoire national. Il faudra pour cela s’investir sur un montant initial de 5.308.500 USD avec une possibilité de créer au moins 270 entités d’exploitation.

II.3.2  Points de distribution des produits agro-industriels et pastoraux 

La modernisation des activités agricoles et d’élevage s’accompagnera de la capacité de créer dans les différents coins de la République des centres de distribution et de proximité par rapport aux habitants. C’est pourquoi, un investissement de 27.930.000 USD pour l’accueil des 1.520 infrastructures de vente sera l’une des priorités. 

Tableau n°22 Prévision des coûts des points de distribution en dollars Us

II.3.3  Principaux produits bruts des activités agricoles à promouvoir 

Tableau n°23 Prévision des cultures agricoles

II.3.4  Principaux produits bruts  des activités  d’élevage et pêches à promouvoir

Tableau n°24 Prévision de la production d’élevage, pêche et aquaculture

En conséquence, pour l’exploitation d’élevage, pêche et aquaculture avec une reproduction moyenne de 2 à 6 fois l’an pour les femelles, le résultat escompté sera de 19.000.000 têtes de bétail élevées sur une superficie de 22.000 hectares dans toute la république. Tandis que pour la pêche et l’aquaculture, les têtes atteindront une moyenne de 229.500.000 de poissons en une année.

II.3.5 Exploitation de la fromagerie, charcuterie, boucherie et poissonnerie et laiterie 

Tableau n°25 Prévision du tonnage de l’industrie pastorale

Tout le bétail ne sera pas assemblé pour l’usinage ou le traitement industriel. C’est pourquoi, une tranche de 20 à 30% de têtes de bétail sera sélectionnée pour la boucherie, charcuterie, fromagerie, poissonnerie, laiterie et œufs. Cette stratégie permettra de réunir annuellement plus ou moins 2.653.950 tonnes pour approvisionner les centres de distribution disséminés dans les 26 provinces. 

II.3.6  Exploitation de Moulerie, meulerie, minoterie et semoulerie

L’industrialisation du secteur agricole pour améliorer et accroitre la production permettra d’atteindre une moyenne de 871.500 tonnes afin de renflouer le marché. Les 4 gammes de produits vivriers traités reconstitueront progressivement les greniers des stocks pour l’autosuffisance alimentaire. 

Tableau n°26 Prévision du tonnage de l’industrie agricole

II.3.7 Prévision des stocks des légumes, légumineuses et fruits   

Les autres produits agricoles seront d’une forte utilité dans la consommation des ménages. Dans le but d’élargir la production, les plantations accueilleront des variétés des légumes, légumineuses et des fruits variés de façon saisonnière. Il sera possible de produire 312.791 tonnes au cours de l’exploitation agricole. 

Tableau n°27 Prévision du tonnage légume, légumineuse et fruits

II.3.8 Evaluation de la tendance du marché des imports et exports en denrées 

L’industrialisation du secteur agricole et d’élevage nécessitera de réduire davantage les importations et concentrer le capital durant plus de 20 ans pour améliorer efficacement la production nationale. L’objectif sera de consolider la production localement et progressivement jusqu’à plus de 20 ans et de changer la tendance vers l’exportation dans le cadre de la promotion des échanges commerciaux et de l’équilibre de la balance commerciale.

Tableau n°28 Tendance de l’approvisionnement de ka RDC en tonnes

II.3.9 Evaluation de la tendance du chiffre d’affaires 

La vente des produits agricoles et d’élevage sur le marché seront loin d’accroitre ou de réaliser le profit au contraire, elle permettra uniquement de couvrir les charges d’exploitation et de récupérer les fonds d’approvisionnement, de la reprise de la production locale, les amortissements et la marge du risque de crédit alloué au secteur. En moyenne annuelle, le chiffre d’affaire sera à 3.684.106.208 USD au regard des quantités vendues des produits locaux et importés équivalant à 9.875.741 tonnes soit 373 USD la tonne. 

Tableau n°29 Tendance du chiffre d’affaires de la première année en dollars Us


III.1 EVALUATION FINANCIERE

III.1.1 Résultat Brut d’Exploitation 

Tableau n°30 Prévision des résultats en dollars Us

Avec une forte mobilisation des recettes pour avoir une bonne autonomie sur la politique de l’import-substitution, au bout de 20 ans d’exploitation, la capacité d’autofinancement des projets agro-industriels en export-substitution passera à 1.134.094.221 USD, soit plus du triple de l’investissement initial. Cette capacité permettra de renforcer les équipements et les matériels pour les activités agro-alimentaires et pastorales. D’ailleurs, pour marquer cette ambition mesurée, à partir de la 10ème année, il y aura possibilité de collecter les 373.738.180 USD de départ en toute tranquillité et garder une marge de manœuvre suite à une bonne gestion des dépenses d’exploitation de manière consécutive. 

III.1.2 Prévision du plan de la trésorerie

A. Plan de la trésorerie de deux décennies 

Le flux de la liquidité cumulé arrivera à 658.748.280 USD au cours de la période de deux décennies et marquera une fois de plus une santé financière favorable et rigide à la mutation de la politique agricole congolaise vers son industrialisation avec une vocation ultime de l’exportation des produits agricoles en masse. Cette trésorerie permettra de faire de 26 provinces des greniers de l’autosuffisance agricole afin de nourrir facilement les 94 millions d’habitants. La trésorerie sera positive successivement et d’une période à une autre prouvant ainsi la capacité de récupération de l’investissement à partir de la 15ème année.

Tableau n°31 Prévision de la trésorerie en dollars Us

B. Plan budgétaire de la trésorerie de la première année

Le plan budgétaire de la première année apporte une fluidité financière favorable à la poursuite des activités agroindustrielles dans les différents parcs agricoles et pastoraux.

Tableau n°32 Prévision du budget de trésorerie de la première année

III.1.3  Prévision de la Valeur Actuelle Nette

En investissant dans le secteur agricole, élevage, pêche et aquaculture, il sera facile de couvrir les besoins urgents de ravitailler la population en denrées alimentaires. Face à la crise multiforme que traverse le pays au cours de ces derniers temps, la marge brute actualisée (Marge 2) au taux moyen pondéré de 5%, permettra de réaliser une valeur actuelle de 2.448.566.609 USD soit plus de 6 fois le coût de l’investissement initial de 373.738.180 USD après 20 ans d’exploitation et à raison de 122.428.330 USD par an pour élargir les investissements.  L’essentiel de l’amélioration des équipements et des matériels de l’industrie agropastorale sera acquise pour réduire progressivement la dépendance extérieure en denrées alimentaires de base. 

Tableau n°33 Prévision de la Valeur Actuelle Nette en dollars Us

III.2  Prévision des risques

III.2.1 Taux de Rentabilité Interne (TRI) 

En décaissant une somme de 373,7 millions de dollars, il y aura de l’espoir pour atteindre le taux de rentabilité interne de 7,55% largement supérieur au taux moyen pondéré. Ce taux sera une grande opportunité pour accroitre les parcs agro-industriels et pastoraux ainsi que les magasins et les entrepôts publics de ravitaillement en produits alimentaires de base. 

Tableau n°34 Prévision du Taux de Rentabilité Interne en dollars Us

III.2.2  Délai de Récupération (DRA)  

Suite à la bonne gestion de la trésorerie, en la pondérant au taux de 5% l’an, l’investissement initial de 373,7 millions de dollars sera récupérable à la 10ème année pour l’orienter dans d’autres secteurs de façon à créer des zones franches agricoles dans toutes les provinces. Ce délai s’accompagnera d’autres réalisations dans le cadre de promouvoir le commerce extérieur agricole à l’instar du secteur minier et métallurgique qui domine l’économie congolaise. 

Tableau n°35 Délai de récupération DRA en dollars Us

III.2.3 Rentabilité de l’Unité Monétaire (RUM)

L’investissement initial pourra accroitre la rentabilité de l’unité monétaire. C’est-à-dire qu’avec 1 USD investi, il rapportera après les deux décennies d’exploitation plus de 7,59 USD soit un taux de croissance favorable et induit par la marge de risque. 

Tableau n°36 Rentabilité de l’Unité Monétaire  en dollars Us

III.2.4 Retour à l’Investissement Initial (R.O.I)

Tableau n°37 Prévision du Retour à l’Investissement Initial

Le retour à l’investissement sera certainement réalisable au court de la période de 20 ans d’exercice et reproduira plus de 7 fois l’investissement initial. 

III.2.5  Taux de performance (T.P.O) 

Tableau n°38 Taux de Performance entre le cumul à la 5e et la 20e année

En investissant dans le secteur agro-industriel et pastoral dans la dynamique de couvrir les déficits chroniques en produits de base, il y aura certainement un grand changement en termes d’offre sur le marché pour nettement nourrir la population et créer des greniers agricoles sur toute l’étendue du territoire. 

III.3 Seuil de profitabilité et point mort 

III.3.1 Seuil de profitabilité 

L’exploitation des parcs agroindustriels et pastoraux dans le cadre du développement de la production et de la distribution des produits vivriers généreront un chiffre d’affaires de 3.872.716.052 USD après 20 ans. Cependant, le seuil de profitabilité démarrera à partir de la réalisation de 647.748.638,49 USD dans l’intervalle de la 3ème année et 4 mois. 

Tableau n°39 Seuil de profitabilité

III.3.2 Seuil de profitabilité 

L’allure des activités de l’agriculture et d’élevage à travers des grandes industries hissera le chiffre d’affaires au plus haut point après 20 ans et franchira le cap de fermeture après 2 mois et 21 jours soit 60 jours. A ce moment, les bailleurs céderont le patrimoine à l’Etat congolais.

Tableau n°40 Point Mort


Conclusion générale

La création des magasins et des entrepôts pour le ravitaillement de la population en produits de base face à la crise alimentaire qui pointe à l’horizon et à la recrudescence des maladies épidémiques et pandémiques freinant la mobilité de la population est une œuvre efficace et d’utilité sociale. 

Cependant, il faut absolument débourser dans un premier temps en toute urgence une somme de 373.738.180 USD repartie. Ce capital servira à l’importation des denrées alimentaires de base et à l’acquisition des équipements et des matériels ainsi la mobilisation des frais de fonctionnement. Par ailleurs, cet investissement suppose, d’une part, l’aménagement de 1080 magasins et 120 entrepôts dans les 26 provinces en recrutant plus au moins une main d’œuvre administrative et technique dont l’effectif pourra avoisiner 5.000 travailleurs sans compter les journaliers et temporaires. D’autre part, la création des parcs agro-industriels et pastoraux pouvant permettre à grande échelle les activités de l’agriculture, élevage, pêche et aquaculture sur base des espaces aménagés avec une possibilité de créer des minoteries, meuneries semoulerie et mouleries sans oublier les usines de boucherie, porcheries, charcuteries, laiteries, poulaillers, etc. 

L’importation initiale couvrira les besoins en aliments de base, des ingrédients ou des produits d’assaisonnement et des produits légers pour la consommation secondaire. Les principales sources d’importation sont l’Asie du Sud Est, l’Union Européenne, l’Amérique du Nord et du Sud et le continent africain. Bien que le projet soit exonéré en droits et taxes à l’importation, il n’en demeure que la logistique et le transport pour acheminer l’ensemble du volume des importations jusqu’à destination dans les 26 provinces constitue le véritable cheval de bataille. Il faudra parvenir à satisfaire à la majorité des consommateurs sur 94, 6 millions d’habitants.

C’est la raison pour laquelle la distribution des denrées se fera à travers le circuit des 4 corridors dont le corridor de l’Ouest avec à sa tête la ville de Kinshasa, le corridor du Nord Est avec comme pilier la province de la Tshopo, le corridor du Sud-Est ponctué par le Nord-Kivu et le Corridor du Sud-Ouest chapeauté par le Haut-Katanga. Les canaux de distribution seront constitués par des bateaux, barges, avion cargos, trains de marchandises et camions poids lourds par un système de transport par transbordement et de manière synchronisée. Avec le travail de logistique, de transport et de distribution sous l’apport d’un suivi et du contrôle systématique, les mouvements des ventes seront allégés par des magasins et des entrepôts de proximité. 

L’essentiel pour ce projet est de parvenir à stopper la dépendance en importation des denrées alimentaires de base en menant d’abord une politique d’import-substitution des équipements et des matériels de base pour la promotion de l’industrie agricole congolaise et ensuite changer cette politique par l’export-substitution comme gage d’accroissement de l’autosuffisance de la production et l’indépendance des réserves agricoles de taille pour des exportations massives.

Le démarrage de l’industrie agroalimentaire et pastorale est une priorité à l’ère actuelle si le Congo veut réellement stopper la crise alimentaire qui accable des nombreuses familles et qui plombe le pouvoir d’achat des consommateurs vers un appauvrissement sans précédent.